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Vide
Il y a d'abord eu ce moment où, stupéfaite, choquée, léthargique, je n'ai pas réagi. Je n'ai pas compris. C'était douloureux oui, mais j'étais dans le brouillard, déconnectée, tout me parvenait comme assourdi, loin, irréel. Mes dernières forces, je les avais épuisées en te mettant au monde, en t'expulsant et en criant tout mon désespoir de te sentir me quitter pour toujours. Je n'avais même plus la force de souffrir... Alors je suis restée dans ma bulle. Parce que c'était trop dur à affronter, parce que si j'étais restée le personnage principal de cette histoire mon cœur aurait lâché... J'ai pleuré, parce que cette histoire était trop triste. Mais ça n'était pas à moi, pas à nous que ça arrivait!
Il y a eu ce matin. Je me suis réveillée, j'avais mal dans mon corps, et j'ai réalisé que j'allais quitter cette maternité, le ventre vide, les bras vides. Nos routes se séparaient. 3 jours après t'avoir arraché à mon ventre, je devais te laisser là, rentrer dans notre maison, sans toi. Affronter ce nouveau quotidien. Expliquer à ta grande sœur. Affronter les regards, les interrogations. Préparer tes funérailles.
Il y a eu 15 jours. J'ai pleuré en t'embrassant une dernière fois, j'ai pleuré en te disant adieu, j'ai pleuré devant ce marbre froid, j'ai pleuré en regardant ta photo... Mais j'étais toujours anesthésiée.
Et il y a eu cette nuit. J'ai réalisé. Je pensais à toi, j'ai versé quelques larmes, et tout à coup, j'ai pris cette vague en pleine figure. Je t'avais perdu, pour toujours. J'ai sangloté, hurlé, suffoqué, me suis tordue de douleur. J'avais l'impression qu'on m'arrachait le cœur, j'aurais voulu vomir tout ce que j'avais à l'intérieur, qui me faisait tout à coup si mal. Pour la première fois de ma vie, j'ai cru mourir de douleur.
Depuis, le manque de toi grandit chaque jour. Je continue de vivre parce que je n'ai pas le choix, parce que je te le dois. Mais j'ai toujours cette impression au creux de moi, cette nausée, cette sensation qu'on essaye d'arracher mon cœur.Le cœur au bord des lèvres, je sais désormais ce que ça veut vraiment dire...
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Commentaires
Oui je le sais, merci de gratouiller toujours et encore à ma porte pour me rappeler que vous êtes là! ♥
3mamange SMardi 8 Avril 2014 à 17:22Je te comprends pour l avoir vécu en 2012 ...
" le bonheur m a dit en partant qu il reviendrait ".... Courage a toiEn te lisant j'ai eu l'impression que tu avais lu en moi...
la bulle...qui finit par éclater et t'envoyer la vérité en pleine face...
on n'oublie pas....on apprend simplement à vivre avec...
Vivre avec l'absence quelle abération...nous on aurait juste voulu vivre avec nos bébés...
douces pensées pour toi, ton ange et tout ceux qui pensent à lui
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Toc toc toc... (tu sais que nous sommes beaucoup, là derrière la porte, si/quand tu as besoin de nous).