• Il y a d'abord eu ce moment où, stupéfaite, choquée, léthargique, je n'ai pas réagi. Je n'ai pas compris. C'était douloureux oui, mais j'étais dans le brouillard, déconnectée, tout me parvenait comme assourdi, loin, irréel. Mes dernières forces, je les avais épuisées en te mettant au monde, en t'expulsant et en criant tout mon désespoir de te sentir me quitter pour toujours. Je n'avais même plus la force de souffrir... Alors je suis restée dans ma bulle. Parce que c'était trop dur à affronter, parce que si j'étais restée le personnage principal de cette histoire mon cœur aurait lâché... J'ai pleuré, parce que cette histoire était trop triste. Mais ça n'était pas à moi, pas à nous que ça arrivait!

    Il y a eu ce matin. Je me suis réveillée, j'avais mal dans mon corps, et j'ai réalisé que j'allais quitter cette maternité, le ventre vide, les bras vides. Nos routes se séparaient. 3 jours après t'avoir arraché à mon ventre, je devais te laisser là, rentrer dans notre maison, sans toi. Affronter ce nouveau quotidien. Expliquer à ta grande sœur. Affronter les regards, les interrogations. Préparer tes funérailles.

    Il y a eu 15 jours. J'ai pleuré en t'embrassant une dernière fois, j'ai pleuré en te disant adieu, j'ai pleuré devant ce marbre froid, j'ai pleuré en regardant ta photo... Mais j'étais toujours anesthésiée.

    Et il y a eu cette nuit. J'ai réalisé. Je pensais à toi, j'ai versé quelques larmes, et tout à coup, j'ai pris cette vague en pleine figure. Je t'avais perdu, pour toujours. J'ai sangloté, hurlé, suffoqué, me suis tordue de douleur. J'avais l'impression qu'on m'arrachait le cœur, j'aurais voulu vomir tout ce que j'avais à l'intérieur, qui me faisait tout à coup si mal. Pour la première fois de ma vie, j'ai cru mourir de douleur.

    Depuis, le manque de toi grandit chaque jour. Je continue de vivre parce que je n'ai pas le choix, parce que je te le dois. Mais j'ai toujours cette impression au creux de moi, cette nausée, cette sensation qu'on essaye d'arracher mon cœur.Le cœur au bord des lèvres, je sais désormais ce que ça veut vraiment dire...

     


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  • Hier soir, 23h28. Je me dis allez soyons raisonnables, tentons de monter avant minuit pour fois (en ce moment c'est plutôt bien après, pas pour autant que je m'endors immédiatement. Alors changement de technique)
    Une bonne douche, et zou, au dodo. Je me replonge dans mon bouquin, Mini accro du shopping. Sophie Kinsella c'est très bien, pas besoin de réfléchir, ça détend ^^ J'ai lu toute la série en moins d'un mois, dans 100 pages j'aurais fini, et merde je vais lire quoi après??

    0h20, le chat arrive, me saute par dessus la tête, va faire un tour du côté de son maître, trop tard pour les papouilles il dort à poings fermés. Elle m'escalade avant de s'installer pour pioncer contre moi.

    1h, le Zom se bidonne, grogne un "mais qu'est ce que tu veux que je foute de ça", s'agite un peu. Tout ça sans se réveiller bien sûr. (j'ai du bol, une fois il a assommé un crocodile pendant son sommeil. Heureusement, il a écrasé son poing sur sa lampe de chevet, pas sur ma tronche)

    1h26, Fiona se met à pleurer.

    1h27, Fiona s'est arrêtée de pleurer (me suis pas levée, je peux pas, le chat dort contre moi je te dis)

    1h28, le Zom ouvre les yeux "mais qu'est ce que tu fous avec la lumière encore allumée? Il est quelle heure?" Ben 1h30... La lumière t'empêche de dormir? "oui!" eh mec, ça fait 2h que je lis à côté de toi et que tu ronfles comme un bienheureux. "oui mais ça me fait bizarre!" mouais. Allez, j'éteins va.

    2h "pousse toi tu vas me foutre la gueule par terre!" (oui, le Zom est sympa la nuit). Ok mec, c'est pas comme si tu dormais depuis 2h avec un bras par terre et la tête au bord du matelas alors qu'il y a un mètre entre nous deux. (lit King Size, youhou)
    Je me pousse un peu mais pas trop, je peux pas! (le chat dort contre moi bordel!)

    2h15, Fiona commence une quinte de toux. Qui n'en finit plus.

    2h30, je me lève pour lui donner un peu à boire.

    2h31 eh merde, j'aurais du mettre du baume à lèvres et boire un coup tant que j'étais levée, j'suis tout sec.

    3h, le chat a décidé que c'était l'heure de faire sa toilette. Je ne supporte pas les bruits de bouche. Je la bouscule 2 ou 3 fois pour qu'elle arrête. Elle continue, je la benne. Elle part dans la chambre de Fiona.

    3h30, la machine à laver se met en route. Ben oui à cette heure là on dort, donc on ne l'entend pas bien sûr.

    ... zzzzzzz

    6h45, le réveil du Zom. Qui d'habitude ne me réveille pas, mais ce matin je ne sais pas ce qu'il fout en éteignant son alarme. Il m'envoie un Sms. (vide) bzzzzzzzz. Puis un deuxième. (vide) re bzzzzzzzzzz (j'imite bien le mode vibreur tu trouves pas?)

    7h15, réveil. Ouch! (Et évidemment, tout le monde pète le feu dans cette maison )





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  • Gniiiiiiiiiiiiiiii

     

     

    Carrie Bradshaw sort sa collection de chaussuuuuuuuuuuuuures! Bon, Sarah Jessica Parker en vrai, rappelons que Carrie est juste l'héroïne de Sex and the City, elle n'est donc pas réelle (captain obvious bonsoiiiir). Mais olala ce que j'aimerais être Carrie, enfin surtout avoir son dressing ET son shoessing ^^
    Alors tu penses bien, quand j'ai lu que SJP sortait sa collection, en collaboration avec Manolo, j'étais un peu gniiiiiiiiiiii comme ça quoi!

     

     

    Gniiiiiiiiiiiiiiii

     

     

    Donc je cours de mes 10 doigts (propres!) guetter à quoi ressemblent ces petites merveilles, je les trouve ici, et là... pffff.... déception quoi. J'attendais de la couleur, de l'originalité, de la plume et de la paillette, et ben non. Des escarpins banals. T'es pas d'accord? Déçue déçue je suis. Je ne sais pas le prix, mais bon de toute façon je ne vais pas en rêver toutes les nuits. (pas comme mes merveilleuses petites Julian Hakes que j'aime d'amour) (JE LES AURAI UN JOUR, JE LES AURAI!) (ma pointure : 36.5. Au cas où hein :) :)  ) Si jamais elles te font quand même vibrer, sache qu'elles seront en vente en ligne dès le 28 février.


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  • Allez pour fêter mon retour je te finis un petit article qui traîne depuis des mois :)

    Je te présente le Rainbow Cake! Celui-ci, je l'ai fait pour l'anniversaire de Fiona. Depuis, on me redemande régulièrement la recette, il a rencontré un franc succès (en photo, comme dans la bouche de ceux qui ont pu le goûter!)

    Pour la recette, c'est par ici

    Pour le mien, je n'ai fait que 5 génoises (je n'ai rien changé aux quantités, juste divisé la pâte en 5 plutôt qu'en 6). Pour les colorants, je m'approvisionne chez Alice Délice, ou Thémadeco, mais si tu préfères des colorants plus naturels, ça se trouve aussi, ici par exemple.

    oups, je suis pas photographe culinaire :p mais c'est beau quand même, non???

     

    Pour la déco, un milliard de smarties, beaucoup de patience et une bonne demi-heure à tuer ^^ En revanche, le glaçage a tendance à "boire" la couleur des smarties, du coup ils sont plus pâles, et ça bave un peu, mais l'effet reste assez wahou quand même.
    On peut aussi changer le parfum du glaçage, bien que le citron reste très doux, et même choisir un glaçace chocolat. Je trouve juste que le chocolat "salit" un peu plus les génoises quand on découpe le gâteau et que le résultat est un poil moins joli.

    C'est plutôt long à préparer, du coup en cas de gros repas, je prépare les génoises à l'avance et les congèle, ça fait gagner un temps fou et ça marche très bien. Glaçage la veille ou le matin même, montage le matin, et hop ça repose jusqu'au soir. Evidemment c'est très copieux, pour l'anniversaire de Fiona nous étions une dizaine et nous en avons mangé la moitié seulement!

    Moi j'adore le petit effet, mais aussi le goût, j'ai vraiment été épatée, c'est très bon, et moelleux! Je m'attendais à un gâteau plus joli que bon, et bien non, il est juste parfait en fait, il a toutes les qualités ce bon gros Rainbow Cake!

    Toutes les fantaisies sont permises, on peut s'éclater pour la déco (y'a de la surface!), utiliser de la pâte à sucre, colorer le glaçage, ou alors jouer la carte du minimalisme, histoire de surprendre encore plus les convives à la découpe du gâteau ;) Et bien sûr on peut aussi jouer avec toutes les couleurs pour les génoises! Pour l'anniversaire de ma Maman, en tout violet, j'avais préparé ce joli Purple Rainbow Cake! (citron toujours, mais j'aurais pu pousser le vice à faire un glaçage parfum violette!)

     

    Bref, un gâteau simple mais un peu long à faire, avec un bel effet, et un très bon goût!


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  • Après un looooong silence, de longues semaines, que dis-je, de longs mois de silence, me revoilà.

    Maman Rigole a une vie toute pourrite ces derniers temps. Avec le genre de soucis qui te font vraiment passer l'envie de rigoler, de sourire. Ou même de poster des statuts lolant sur Facebook. Le genre que t'as même pas envie de raconter, de partager, ou alors juste avec ton mari (et encore, ça dépend des jours!). Le genre qui te donne envie de t'enrouler dans ta couette et d'attendre le printemps. D'espérer le printemps. Malheureusement, le printemps est encore loin, s'éloigne de jour en jour.

    Malgré tout, j'ai décidé de positiver. De trouver l'espoir là où il semble n'y en avoir aucun, de continuer à vivre, à rire. De profiter de chaque instant de bonheur, en essayant d'ignorer le petit goût amer au fond de la gorge. Pour nous, pour Fiona... Et advienne que pourra...

     

    Coucou la voilà!


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  • Aujourd'hui ils ont baptisé le baby Georges. Ca buzz moins que le jour où il est sorti du royal vagin, mais quand même moi je suis hypra choquée quoi.

     

    Et merde!

     

    Pas toi? Mais merde quoi, ils lui ont mis une robe! Pauvre gosse, ils vont en faire un homo!

    (mouahaha, je précise ^^ )

    Après tant mieux hein, un souverain gay, ils continueront d'innover dans cette Modern Royal Family!

    Bon sinon, sérieusement, elle en a pas marre d'être belle la Kate?

    bisous mon bichon


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  • Que de causes en ce mois d'octobre!

    Octobre rose, semaine du portage, de l'allaitement...

    Et le 15 octobre, la journée de sensibilisation au deuil périnatal. Et là encore, y'a de quoi dire. Et là, je peux en parler à titre personnel...


    J'ai perdu trois bébés. Mes trois petites étoiles filantes.


    Mais bon, j'ai une grande fille, elle est en pleine santé. Mais bon, ils étaient tout petits, c'est "moins pire" que plus tard dans la grossesse, ou même après la naissance. Mais bon, on est jeunes, on en aura d'autres. Mais bon, Gertrude a fait quatre fausse-couches et ensuite elle a eu trois enfants! Mais bon, vous n'avez rien, c'est la faute à pas de chance.

    Tu es là, avec ton tout petit mort dans ton ventre, et à coté, tu entends le monitoring d'une maman sur le point d'accoucher. Après avoir été tripotée par un étudiant, une sage-femme, une interne, tu dois quand même revenir voir un échographe. Attendre, avec ton tout petit mort dans ton ventre, à côté de femmes qui viennent faire leurs écho de suivi. Ta tête, tes larmes, leur font peur. Attendre 10 jours avec ton tout petit mort dans ton ventre, parce que c'est l'époque des fêtes de fin d'année, que le planning du bloc est trop chargé. Et ne pas trinquer à Noël, pas pour protéger ton tout petit, mais parce que le lendemain matin tu dois subir une anesthésie générale.

    Et ensuite? Attendre des résultats. Attendre de retomber enceinte. Attendre les échographies.

    Attendre... Espérer... Prier...

    Avoir une petite partie de soi envolée à jamais. Se foutre de tout. N'écouter que d'une oreille, toujours focalisée sur soi. Culpabiliser de se foutre de tout. Culpabiliser d'être égocentrée. Culpabiliser de souffrir à chaque nouvelle annonce de grossesse. Mais se réjouir quand même pour les autres... Ne pas oser prévoir. Et si dans 6 mois j'étais enceinte? Et si dans 6 mois j'étais encore en train de faire une hémorragie? Et si..?

    Avoir l'impression que ces bébés n'ont existé que dans mon ventre, que dans mon coeur, que dans ma tête...

    Se rendre compte que mes enfants auront désormais au moins 4 ans d'écart, moi qui rêvais d'enfants d'âges rapprochés...

    Se rendre compte que la maternité n'est pas faite pour moi. Que la maternité est dangereuse pour moi. Moi qui rêvais de famille nombreuse, moi qui avais pour seule vocation d'être Maman, depuis toujours.

    Dans le coeur d'une femme, d'une mère, l'enfant existe dès le retard de règles, dès le test positif. Voire même dès l'instant où elle a décidé d'avoir cet enfant. Dès le début, elle le rêve, elle l'imagine, elle pense à sa vie avec lui, elle se pose mille et une questions, elle le sent dans son corps. Tout son corps qui se prépare pour enfanter. Peu importe le stade de la grossesse, perdre son enfant (une foetus, en embryon direz-vous), c'est une épreuve. C'est un deuil. Qu'on ne peut nier.

    Alors aujourd'hui au moins, pensons à tous ces petits anges qui n'ont jamais vu la lumière du jour. Qui pour la majorité, n'ont pas eu droit à une sépulture, à un nom, à un prénom. Qui n'existeront jamais que dans le coeur de leur Maman.

     

    Journée mondiale de sensibilisation au deuil périnatal


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  • Aujourd'hui je te montre mes seins!

    Parce que le cancer du sein peut toucher n'importe qui, à n'importe quel âge, c'est important d'en parler!

    Je pense à C. qui s'est battue des années contre cette merde, et s'est éteinte quelques jours avant de pouvoir rencontrer sa petite fille...

    Je pense à S. qui a un jour découvert cette foutue grosseur... Après avoir allaité ses 4 enfants... Si jeune! Et qui se bat depuis des mois, et qui garde le sourire, et qui en rit même, parce qu'elle est plus forte que lui!

    Je pense à toutes ces femmes, abonnées au foulard sur la tête, aux nausées, aux douleurs, à la peur... Si fortes!

    Alors nous, notre action peut sembler ridicule... On peut en rire... Oui on a montré nos seins ici sur une idée originale d'Armelle.

    Ca buzz un peu. Mais tes seins, faut surtout les montrer à ton médecin (et puis montre lui ton utérus par la même occasion, ce foutu crabe il s'installe partout!)

    Et puis c'est mignon de coller des coeurs des rubans et des pix bourrées de fautes sur ton mur fb, mais si tu veux agir pour de bon, fais passer le message, la prévention c'est important, et tu peux même faire des dons ;)

     

     

    Allez les meufs, faites vous tripoter les seins pour la bonne cause. Apprenez à vous palper vous-mêmes.

    Et s'il a décidé de s'en prendre à toi, je t'envoie tout mon courage, bats-toi mon bichon!


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  • On avait prémédité notre coup. Des jours qu'on en rêvait. C'est pas qu'on les aime pas nos enfants, c'est pas qu'ils soient chiants, mais des fois on les aime bien absents. Alors on l'a fait. On s'est organisé une soirée sans mômes, sans leur dire bien sûr qu'on allait chez la copine (oui parce qu'en plus, nos enfants sont super potes). Juste je te lourde chez tata, bon week-end Fiona!
    Ensuite on s'est fait tous beaux (enfin le Zom a pris sa douche, s'est rasé, et parfumé. Voilà quoi) Déjà rien que ça tu vois, se sécher les cheveux, se maquiller (bien, pas juste pour cacher les cernes), prendre le temps de s'habiller, oh joie!
    Ensuite on part, à l'heure! Ben oui, ça fait toute une aprem que t'as que ça à foutre de te préparer, alors tu parles t'es prêt à l'heure.

    Et ensuite tu sais ce qui se passe dans une soirée-sans-enfants-entre-parents? Et ben on redevient des ados. On dit des gros mots, ça nous fait glousser, on abuse de gros mots même. Eh fils de prostipute, passe moi le pain. Nan mais t'es vraiment un canard, c'est bon, va te faire engluer. Dans la joie et la bonne humeur. (tu auras compris que pour ne pas te choquer j'ai légèrement transformé les mots, j'avais peur de t'effrayer en disant pute connard et enculer) On ne parle QUE de cul, pas d'école, pas de pipi culotte, pas de robes de princesse. On picole ce qu'on veut, on mange ce qu'on veut, on s'en fout personne pour nous réclamer des trucs ou à surveiller. Et puis comme on sait que demain c'est grasse mat', ben on continue nos âneries jusqu'à 5h du matin. Sans même se rendre compte que les heures passent. Ben ouais, aucun marmot qui chouine ou qui dort dans un coin. Libres quoi.

    Bref, on a passé une soirée à glander, à glousser, on avait presque l'impression d'avoir 10 ans de moins! Bon heureusement, Fiona fait encore de bonnes siestes. Parce que Papa et Maman tiennent plus autant la route, la grasse mat' ça suffit pas, la sieste était nécessaire.

    Putain ce que c'était bon! Je te le conseille mon bichon :)

     

    Une soirée sans enfants

    (ouais l'image est pourrite mais moi j'ai pas de Nailphone,

    et je voulais quand même te montrer la très originale déco de table à base de lubrifiant et capotes)

     


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  • Ca fait des jours que ça me chatouille. Des jours que parfois je commente un statut sur facebook, que parfois je me tais parce que je suis fatiguée de me battre contre des moulins à vent, de répondre à des arguments, des phrases qui me donnent la nausée. Oui je parle de ces "Putain c batard faudrais les pendre par les couille franchement sa mérite pas d'avoir des enfant sa." "Ouais t'as raison, la peine de mord pour eux, je leur ferait pareil moi" Alors je vais essayer de te dire ce que j'ai sur le coeur. Calmement. Je ne sais pas quelle tournure ça va prendre, tout se bouscule dans ma tête et dans mon coeur. Tant de choses que je ressens, que je souhaite dire, avec la peur que tu n'y comprennes rien.

    Alors déjà, humour glauque et noir inside, attention : c'est bien beau de faire la maline derrière son clavier, mais j'aimerais bien te voir tuer un homme et l'enterrer. Lol hein. Proférer des menaces sur Internet c'est facile hein.

    "Ben ouais c normal moi en vrai je suis pas un monstre hein!" me répondras-tu.

    Oui parce que forcément pour toi, ce parent, ce beau-parent qui a tué, qui a commis le pire des crimes, qui a commis un infanticide, est un monstre. Parce que toi, t'es sûre que ça ne t'arrivera jamais, que t'es trop forte pour ça. T'es sûre?
    Parce que toi, tu as fait des enfants pour les aimer, pas pour les tuer. Oui parce que eux, forcément, ils se sont dit, si on faisait un gosse pour le tuer dans quelques mois/années? Non mais sérieusement..?

    Toi, tu n'acceptes pas que ça puisse être un dérapage. Un dérapage horrible, dramatique, mais un dérapage. Parce que des parents sont des êtres humains (ouais même EUX, je t'assure que vous descendez du même singe). Et qu'un être humain ça a des failles. Que parfois, on pète littéralement un plomb. Parce qu'on est déjà fragile à la base, parce qu'on est isolé, avec ce bébé qui hurle depuis des heures, avec ce bambin qui tape des pieds et des poings en hurlant, parce que...

    Moi je n'ai pas honte de l'avouer. Quand ma Fiona était bébé, il y a eu des soirs (nuits) difficiles. Ce moment où tu as tout essayé, et ton tout petit continue de hurler. Où tu te dis que c'est pas possible, qu'il fait ça juste pour te faire chier, qu'il te fait payer quelque chose, qu'il fait EXPRES. Où des drôles d'idées te passent par la tête. Et si je le secouais en lui disant "mais tu vas fermer ta gueule!!!" avant de le jeter dans son lit? Et si je le claquais dans le mur? Et si je lui mettais un oreiller sur la figure pour ne plus l'entendre? Et si j'allais fumer un énorme pétard accompagné d'une bonne bouteille pour me détendre?
    Heureusement, j'ai reçu une certaine éducation, je suis un minimum cultivée, je lis, je regarde des émissions qui me donnent des clés, je connais ce piège. Je sais que ça peut arriver de ne plus supporter son bébé, d'être au bord du gouffre, et je sais qu'il vaut mieux fuir avant de... Heureusement j'ai un mari, de la famille. Alors heureusement, ma Fiona est en vie, n'a jamais été maltraitée. Elle a eu cette chance. La chance que sa Maman, et son Papa, ont eu le réflexe de la poser dans son lit, la laissant hurler pour aller respirer un bon coup. Pour le bien de tous. Quitte à s'en excuser après. (oui j'ai AUSSI cette bizarrerie, de m'excuser auprès de mon enfant, même bébé, quand j'ai l'impression de n'avoir pas su me mettre à sa hauteur.)  D'autres Fiona ne l'ont pas eue, cette chance...

    Comment te faire comprendre qu'en souhaitant leur mort, en détaillant par le menu toutes les atrocités que tu voudrais leur faire subir, tu ne vaux pas mieux qu'eux? Leur punition, ils l'ont déjà. Toute leur vie (que je leur souhaite longue, pour le coup), ils porteront ce poids sur leurs épaules. Ils reverront le dernier regard apeuré de leur petite victime. Ils entendront ses pleurs. Ils entendront peut-être les derniers mots qu'elle a prononcé, peut-être même un "je t'aime Maman". Leur maison sera vide, ils seront fuis comme la peste. Et la justice se chargera du reste.

    Je n'excuse pas. Je ne pardonne pas. Ca me tord les tripes. Ca me laisse une boule dans la gorge. Ca me met en colère. Ca m'attriste. Je pense fort à tous ces petits anges, et ça me fait pleurer. Mais je ne juge pas. Je n'accable pas. Parce que je ne sais pas. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé dans cette maison. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé dans ces têtes.

    Et je ne sais pas ce qu'il peut m'arriver. Ce qu'il peut arriver à ma famille.

     

     


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