• Journée mondiale de sensibilisation au deuil périnatal

    Que de causes en ce mois d'octobre!

    Octobre rose, semaine du portage, de l'allaitement...

    Et le 15 octobre, la journée de sensibilisation au deuil périnatal. Et là encore, y'a de quoi dire. Et là, je peux en parler à titre personnel...


    J'ai perdu trois bébés. Mes trois petites étoiles filantes.


    Mais bon, j'ai une grande fille, elle est en pleine santé. Mais bon, ils étaient tout petits, c'est "moins pire" que plus tard dans la grossesse, ou même après la naissance. Mais bon, on est jeunes, on en aura d'autres. Mais bon, Gertrude a fait quatre fausse-couches et ensuite elle a eu trois enfants! Mais bon, vous n'avez rien, c'est la faute à pas de chance.

    Tu es là, avec ton tout petit mort dans ton ventre, et à coté, tu entends le monitoring d'une maman sur le point d'accoucher. Après avoir été tripotée par un étudiant, une sage-femme, une interne, tu dois quand même revenir voir un échographe. Attendre, avec ton tout petit mort dans ton ventre, à côté de femmes qui viennent faire leurs écho de suivi. Ta tête, tes larmes, leur font peur. Attendre 10 jours avec ton tout petit mort dans ton ventre, parce que c'est l'époque des fêtes de fin d'année, que le planning du bloc est trop chargé. Et ne pas trinquer à Noël, pas pour protéger ton tout petit, mais parce que le lendemain matin tu dois subir une anesthésie générale.

    Et ensuite? Attendre des résultats. Attendre de retomber enceinte. Attendre les échographies.

    Attendre... Espérer... Prier...

    Avoir une petite partie de soi envolée à jamais. Se foutre de tout. N'écouter que d'une oreille, toujours focalisée sur soi. Culpabiliser de se foutre de tout. Culpabiliser d'être égocentrée. Culpabiliser de souffrir à chaque nouvelle annonce de grossesse. Mais se réjouir quand même pour les autres... Ne pas oser prévoir. Et si dans 6 mois j'étais enceinte? Et si dans 6 mois j'étais encore en train de faire une hémorragie? Et si..?

    Avoir l'impression que ces bébés n'ont existé que dans mon ventre, que dans mon coeur, que dans ma tête...

    Se rendre compte que mes enfants auront désormais au moins 4 ans d'écart, moi qui rêvais d'enfants d'âges rapprochés...

    Se rendre compte que la maternité n'est pas faite pour moi. Que la maternité est dangereuse pour moi. Moi qui rêvais de famille nombreuse, moi qui avais pour seule vocation d'être Maman, depuis toujours.

    Dans le coeur d'une femme, d'une mère, l'enfant existe dès le retard de règles, dès le test positif. Voire même dès l'instant où elle a décidé d'avoir cet enfant. Dès le début, elle le rêve, elle l'imagine, elle pense à sa vie avec lui, elle se pose mille et une questions, elle le sent dans son corps. Tout son corps qui se prépare pour enfanter. Peu importe le stade de la grossesse, perdre son enfant (une foetus, en embryon direz-vous), c'est une épreuve. C'est un deuil. Qu'on ne peut nier.

    Alors aujourd'hui au moins, pensons à tous ces petits anges qui n'ont jamais vu la lumière du jour. Qui pour la majorité, n'ont pas eu droit à une sépulture, à un nom, à un prénom. Qui n'existeront jamais que dans le coeur de leur Maman.

     

    Journée mondiale de sensibilisation au deuil périnatal

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  • Commentaires

    1
    Tata Soso
    Mardi 15 Octobre 2013 à 08:54

    témoignage très émouvant ,très joli texte comme d'habitude ! pleins de gros gros bisouuuussss!!!!

    2
    Mardi 15 Octobre 2013 à 11:25

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    3
    sablaptite
    Jeudi 17 Octobre 2013 à 12:56

    <3 <3 <3 (un pour chacun ;) )

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